mardi 22 décembre 2009

5e voyage No 10 Un local


5e voyage N°10

La municipalité prête une ancienne école





L’alcade (= le maire) apprécie l’action de INTI LLAPU et un accord est conclu. INTI LLAPU ayant la volonte de construire des cuiseurs dans la region a besoin d'un local. La municipalité prête une école désaffectée à La Pataguilla, un hameau tranquille. Il ne restait plus que 3 élèves quand elle a fermé voici 7 ans.


Nous nous attaquons au débroussaillage, nettoyons l’intérieur. Ces locaux sont encore en bon état, il y a l’électricité et l’ancien réfectoire sert de dortoir, la cuisine est fonctionnelle, nous avons un puits, une pompe à bras et même une pompe électrique et un petit château d’eau, des toilettes et même une douche froide. Que demander de plus ? De l’eau chaude pour la douche bien sûr, que Roberto ne tarde pas à installer en plaçant un seau sur la treille, un poêle économe à bois chauffant un petit réservoir d’une dizaine de litres relié par un tuyau.
La pompe électrique mise en route, c’est Versailles (les Grandes Eaux) mais avec de la chambre à air nouée, les fuites disparaissent.
Des voisins nous prêtent une table et des bancs. Nous allons préparer des kits pour la prochaine cession, en janvier.


Petite cérémonie avec remise des contrats par lesquels les stagiaires s’engagent à utiliser leur cuiseur, ce qui donne lieu à des accolades énergiques avec des tapes dans le dos, comme toujours ici.
L’alcalde déclare aussi qu’il va tenter de solutionner le problème de l’eau à La Aguada.


Chacun apprécie le gâteau au chocolat cuit au four, solaire bien sûr, meme le medecin.


Réunis à la salle des fêtes de Navidad, pour une cérémonie très officielle, l’alcalde, Omar et d’autres intervenants expliquent à un public très attentif l’intérêt de l’énergie solaire pour lutter contre la désertification.



La responsable du PNUD, (programme des Nations Unies pour le Développement), nous fait l’honneur de sa présence, venue spécialement de Santiago pour féliciter l’équipe et les stagiaires du bon travail accompli et nous déjeunons tous ensemble.


Un voisin de l’école nous vend une chèvre, mais il faut la capturer, ce qui n’est pas aisé dans la pente de la colline. Roberto réussit à l’attraper au lasso mais il chute et se blesse. Il en sera quitte pour un grand bleu. Le paysan se chargera de tuer et dépecer le pauvre animal. Son sang récupéré sera préparé avec des herbes aromatiques et du sel qui le coagulera pour en faire du niache, ces petits cubes qu’il m’a fallu goûter à 8 heures du matin après mon chocolat au lait matinal. Ca n’est pas le meilleur moment pour l’apprécier.




Le Land est bien utile pour transporter une partie de l’équipe et lorsque l’occasion se présente, nous longeons le Pacifique, admirant les rouleaux qui font le bonheur des surfeurs.


Nicolas et Claire, un jeune couple de Français rencontré par hasard ont loué un camping-car pour 2 mois, ce qui peut être une solution quand on ne possède pas de véhicule adapté et peu de temps.



Le village de Puertecillo, à 37 km au sud de Navidad, et sa longue plage très appréciée par les surfeurs.

5e voyage No 9 Les repas solaires



5e voyage N°9

Les repas solaires




Pendant le deuxième stage, à Alto Tuman, à 36 km de notre base, dans la petite église qu’on nous a prêtée pour l’occasion, nous prenons nos repas cuisinés grâce à la lumière du soleil transformée en chaleur par le four solaire ou démarrés sur le cuiseur à bois économe ou bien sur le gaz si nous sommes pressés ou si le soleil est voilé, comme cette fois avec Fanny et Roberto.

Stagiaires et formateurs chiliens, mais aussi 5 jeunes Français qui sont venus donner un coup de main. Ambiance fraternelle.





Des panneaux illustrent les explications données par Olga sur la nutrition. Il n'est pas indispensable de savoir lire pour les comprendre.




On peut tout cuire dans un cuiseur solaire, sauf la friture. La température atteint 150 à 160 degrés. Ici du pain, des cochayuyos, longues algues en forme de tuyaux, séchées puis réhydratées.



Pommes de terre, riz, tomates, gâteau à la banane et au chocolat, cazuela de poulet, gâteau de courgettes à la tomate.




Finitions.



Le cuiseur thermos ou cuiseur à conservation de chaleur, dit aussi marmite norvégienne permet de terminer une cuisson. Faciles à fabriquer, ceux qui sont faits par les stagiaires se composent d’un panier cylindrique, d’un carton d’emballage de récupération habillé d’un vieux pull-over, au fond, d’un rond de polystyrène de 5 cm d’épaisseur recouvert d’un disque découpé dans une plaque d’alu qui maintient la plaque offset tapissant l’intérieur. On y place la cocotte bouillante, et son contenu termine de cuire seul grâce à la chaleur accumulée. En effet il n’est pas nécessaire de maintenir 100 degrés pour que la cuisson se poursuive. Deux coussins en polaire remplis de laine de mouton propre sont posés sur la cocotte avant de fermer le couvercle du panier.
On peut aussi en fabriquer dans un carton d’emballage, dans une caisse de bois, et coller à l’intérieur du papier d’alu alimentaire. Bien remplir les espaces libres.

A la fin, les stagiaires doivent répondre à un questionnaire long et précis. Cela nous permet de réaliser que certains sont illettrés, d’autres seulement capables d’écrire leur nom.
On leur demande :
Composition de la famille. Ages.
Superficies totales, cultivables, cultivées actuellement…
Surface de la maison, hangar, corral, serre, pépinière.
Accès à l’eau : puits ou noria, quantité d’eau disponible, profondeur. Canal d’irrigation, capacité. Réservoir ou citerne, indiquer la contenance.
Type de culture : jardin, légumes, arbres fruitiers, fourrage, vigne.
Type de labour : tracteur, animal de trait, manuel.
Type de fertilisant, pesticides, rotation des cultures, culture sur brûlis.
Savez-vous ce qu’est la désertification ? Considérez-vous qu’elle affecte votre localité ? Comment ? Que faites-vous pour la combattre ?

Nous réalisons que les surfaces qu’ils cultivent vont de ½ à 2 hectares, que leurs maisons sont très modestes, que la majorité utilise seulement l’eau de pluie, qu’aucun n’a de tracteur, plusieurs travaillent avec des bœufs, d’autres font tout à la main. Ils sont rarement propriétaires de leur terre et de leur maison.
Dans un pays riche comme le Chili, quelles disparités !
On leur demande aussi comment ils cuisent leurs aliments : gaz, électricité, bois, charbon, et de noter leur consommation dorénavant pour mesurer l’économie réalisée.
Allaient-ils récolter eux-mêmes le bois ?

La plupart des arbres natifs ont disparu, soit pour créer des pâturages, des terres cultivables mais trop souvent pour les remplacer par des espèces à croissance rapide comme les pins et les eucalyptus, très gourmands en eau. Rappelons que les pins sont originaires d’Amérique du Nord ou d’Europe et que les eucalyptus viennent d’Australie. Ces arbres sont utilisés par les exploitations forestières qui n’hésitent pas à tout raser, à mettre le feu pour planter ensuite ces arbres qui serviront souvent à faire de la pâte à papier. Heureusement, certains Chiliens ont compris qu’il valait mieux replanter des arbres natifs et tenter de rétablir l’équilibre originel.